Born on the wrong side of the painting
Nos cultures circonscrivent, règlementent la place de l'Art. Lui, dans la clandestinité, la contemplation où il s'exerce, se soustrait à ces contraintes. L'Art est clandestin. Aussi lorsqu'il apparaît au grand jour, c'est là où on ne l'attend pas, là où il n'est pas reconnu comme tel, et pour bien longtemps. L'art contemporain, l'art d'aujourd'hui, c'est lui, là.
Bien que l'Art abolisse le temps, il ne lui échappe pas; le temps n'aime pas ce qui s'affranchit de lui. Cet antagonisme s'exprime par le biais de la reconnaissance, elle opère comme un juge, longtemps après les faits, longtemps après les actes. L'art peut alors rejoindre l'Histoire et la Culture, après-coup et pour un temps seulement; sous l'oeil d'un spectateur, il redevient de l'Art, affranchi du temps, de nos cultures, leurs limites.
Mettre en scène la peinture, tout ce qui peut constituer ou restituer son environnement, ceci même, est pour moi une épreuve de cet ordre, relève de ce constat, de ces alternatives. Quand la contemplation cesse d'être là, le temps reprend aussitôt ses prérogatives. L'Art a à faire avec ces va-et-vient, ces levers de rideaux. L'espace de l'Art est celui de la clandestinité, de l'intimité, de la contemplation. Avant, plus tard ou jamais, d'accéder aux domaines public, marchand, privé, de la communication, à l'appellation d'art contemporain, auxquels il est indifférent. Propos d'atelier
Il ne suffit pas qu'une peinture voit le jour pour s'épanouir.
S'il se fait qu'aucun ne l'ait remarquée, il se peut que rien n'ait conduit jusqu'à elle, pire, que son succès ait été empêché, que les spectateurs aient été dirigés ailleurs, qu'ils naient pas été libres d'aller au devant d'elle.
La peinture, clandestine, la peinture perdue c'est elle, là.
Propos d'atelier